Montreal
Mirror (Canada, 2002)
Rockerilla
magazine (Italy, 2003)
Real
Time magazine (Australia, 2002)
Etherreal
on-line magazine (France, 2003)
Montreal
Mirror (Canada, 2002)
|

Rockerilla
magazine (Italy, 2003)

|

Real
Time magazine (Australia, 2002)
Scalene is the latest
sound-and-image release on COCOSOL1DC1T1 inspired by contemporary
architectural practice and social space (Parapulse Truck
is also recommended). Scalene draws upon the fluid, changeable
nature of today’s cities, as exemplified by recent
theories about modular architecture which could be added
to or subtracted from as needs requiresocial space as a
giant pile of Lego blocks: in some cases highly designed,
in others, randomly coalescing within a scattered field.
The sound artists on this collaboration are Battery Operated(Chases
Through Non-Place, Vecuum), Identification(Identify) and
Private Benjamin (Hi Pass Filter), while the VJs are beewoo
(Chases Through Non-Place), Mitchell Akiyama and Melbournian
Emma McRae.
As with other COCOSOL1DC1T1 projects, the artists have seized
on some meaty ideas about the social-politics of space in
contemporary commerce and daily-life(www.cocosolidciti reproduces
articles by Mike Davis and others, for example) and it is
debateable just how clearly the detail of this comes through
in sound-and-image. Seen from a wide, abstract perspective
however, Scalene is a tour de force in realising these concepts.
The works themselves were composed in a modular fashion,
in which an initial collaboration between a musical group
and VJ (B.O. and beewoo, for example) produced three suites
for the first CD, which were then swapped and remixed by
another duo-ensemble for the second CD. The original pieces
moreover consisted of a blending of reworked urban, environmental
recordings (clanging steel-pipes in a dully echoing car-park,
interjections of: “It’s locked” [slam!],
etc), electro-musique concrete, processed-montage, pure
light-effects and crisp break-beat or drum’n’bass.
There is therefore a dense referencing and layering of cinesonic
space within all eighteen musical tracks and nine videos;
of frottage and reworking, of the scouring, shuffling and
ever-deeper incising of sound-and-vision as the pieces build
up. The overall effect is indeed one of socio-architectural
transposition, expansion, contraction and deferral, in which
the rails of socio-sonic mobility only intermittently run
as smoothly as utopian architects propose. This is both
an inebriated, dirty city and an idealised, futurist realm.
In short, although the COCOSOL1DC1T1 artists are most indebted
to hip-hop and what might perhaps be called the creative
breaks movement, there is a far wider realm of musical and
visual influences manifest here, producing a highly varied
and absorbing experience even after many playings. While
DJ Spooky, Coldcut and the Ninja Tune artists generally
play lip-service to aesthetic or political theory, Scalene
shows that a far more substantive relationship is possible
even using many similar sonic and visual elements.
Jonathan Marshall |

Etherreal
on-line magazine (France, 2003)
Premier CD de la
série "Tensile", Scalene est aussi un vaste
projet
multimédia autour de trois villes : Montréal,
Manchester, et Melbourne,
respectivement représentées par Identification,
Battery Operated et Private Benjamin en ce qui concerne
la musique. Ce projet se divisait sous trois formes : ce
double CD, une tournée qui s'est déroulée
à l'automne 2002 et qui n'est pas passée en
France, et un site web (accessible via le site du label).
En ce qui concerne le CD, l'énoncé du projet
peut faire penser à des
contraintes gratuites à la manière du Dogme
de Lars Von Trier, mais le
résultat nous fera bien vite changer d'avis. Les
règles consistent pour
chaque artiste à choisir un bâtiment de leur
ville dont ils ne connaissent
pas l'utilité, et d'y enregistrer des éléments
sonores et visuels. Les
musiciens doivent ensuite faire 3 morceaux de 3 minutes.
Le premier ne doit utiliser que des éléments
enregistrés, le second peut contenir des éléments
extérieurs (et donc des instruments), tandis que
le dernier ne doit pas utiliser les enregistrements de ce
bâtiment. Sur le deuxième CD, chaque artiste
fournit 3 remix de 6 minutes. Tous les morceaux étant
logiquement répartis, chacun fait un remix des deux
autres artistes, et un remix de lui-même.
Le résultat est assez étonnant, et fort excitant.
Le premier titre de
chaque artiste est forcément proche de la musique
concrète, les divers
collages produisant généralement des ébauches
de rythmiques, mais Battery Operated et Private Benjamin
tentent tout de même d'intégrer des éléments
mélodiques en retravaillant la tonalité d'un
son ou en intégrant un drone clair.
L'ajout d'éléments extérieurs, plus
"musicaux", est l'occasion d'apporter
des mélodies plus évidentes, sans forcément
céder à la facilité. Battery
Operated reste assez abstrait tandis que Private Benjamin
mise sur
l'efficacité avec une mélodie assez influencée
par les 80s. Identification
se démarque avec une sorte de compilation de styles
musicaux. Quelques secondes de rock, de musique classique,
une mélodie de théremin, le tout entrecoupé
par des bruitages concrets, formant un tout extrêmement
original et ludique.
La surprise se poursuit quand les trois artistes ne doivent
utiliser aucun
des sons enregistrés provenant du bâtiment
choisi. Identification notamment reste très abstrait
et expérimental tandis que Battery Operated joue
là son plus beau morceau à partir de mélodies
de guitares retenues, déformées, et une rythmique
qui prend de l'ampleur. Private Benjamin, toujours très
efficace lorgne vers la drum'n bass avec mélodie
un peu rétro. Plus libres lors du travail de remixage,
les croisements générés par ce deuxième
CD se révèlent encore plus intéressant,
chaque artiste transcendant les morceaux de son collègue
de projet avec ici, il est vrai, une musique un peu plus
facile d'accès.
Ainsi, Battery Operated se sert de la musique concrète
de Identification
comme d'une rythmique sur laquelle il plaque de douces nappes
mélodiques, il apporte un son plus moderne à
Private Benjamin, et le débarrasse de ses influences
des années 80, et quand ils se remixent eux-même,
c'est pour faire une berceuse tordue, le genre de musique
qui aurait pu bercer Aphex Twin pendant son enfance.
On aura un peu plus de mal avec Identification qui reste
très expérimental et qui a du mal à
se détacher de l'original de Private Benjamin, ou
se contente d'une rythmique mécanique ou d'une mélodie
feutrée et grésillante. Private Benjamin nous
surprend davantage ici avec un son plus personnel, s'appropriant
parfaitement les morceaux des deux autres musiciens. Avalanche
rythmique et mélodie coulée quand il reprend
Battery Operated, superbe travail de recomposition quand
il réassemble ses courts riffs rock et classique
en un nouveau morceau cohérent. Enfin, sa reprise
de Identification fait montre d'une sobriété
fort bienvenue.
Deux CDs pleins de surprises, d'idées, une façon
nouvelle d'aborder la
musique, de dépasser les frontières autour
d'un projet commun, et déjà de belles raisons
de trouver ce double album particulièrement réussi.
Et encore, c'est sans vous parler des six vidéos
faites pour ces musiques, où l'on retrouve Mitchell
Akiyama et surtout l'australienne Emma McRae qui se sort
le mieux de cet exercice sur les musiques de Private Benjamin.
Fabrice Allard |
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